UN DÉPUTÉ DÉMASQUÉ

ZORRO ET SON NOUVEAU MASQUE

En cette période marquée par la pandémie virale, il fallait bien que chacun y aille de son masque. Les nouveaux Zorro étaient arrivés, mais en retard. En voici un exemple. Le 15 mai nous avons reçu huit masques en deux paquets, de la part du maire de notre arrondissement, le 13e de Paris, mais aussi de M. Buon Tan, député de la 9e circonscription, qui se trouve être la nôtre. M. Buon Tan avait déjà reçu de notre part un courrier au double titre, celui de l’arrondissement, et celui de son statut de la commission des affaires étrangères. Il s’agissait bien sûr de lui présenter le sort de Christina.

Son silence  chronique étant tellement éloquent, nous n’avons pu résister à notre devoir de citoyens de parler à sa place. Voici donc le courrier que nous avons envoyé en recommandé le 18 mai, il y a donc neuf jours.

Masques chirurgicaux et courrier « oublié »

Monsieur le député,

Vous nous avez fait parvenir huit masques chirurgicaux en deux paquets, que nous vous renvoyons avec la présente. Vous remercierez de notre part les personnes qui ont œuvré de bonne foi pour ce travail qui n’a pas dû être facile. Étant médecin en retraite, et ma femme infirmière, vous comprendrez aisément que nous étions au courant bien avant cette épidémie des nécessités de protection.

Toutefois, ce retour provient d’une raison bien simple. Le 26 novembre 2019 nous vous avons envoyé par courriel une demande d’aide concernant une petite fille française de dix ans, maltraitée et laissée aux mains d’un clan corrompu dans l’extrême Sibérie orientale à Khabarovsk. Il s’agit de notre nièce que nous souhaitons adopter car elle est en grand danger physique en moral, soumise à une maltraitance psychologique intense. Nous vous demandions d’intercéder au plus haut sommet de l’État pour que le président Macron échange quelques mots à son sujet avec le président Poutine, lors du sommet du 6 décembre 2019.

Vous n’avez pas répondu. C’est votre droit. Mais de ce fait, il devient de notre droit de vous exprimer notre profonde déception, pour ne pas dire plus. Cependant, soyez rassuré, vous n’êtes pas seul en ce cas. Vous partagez notre appréciation plus que réservée – pour rester polis – avec le président de l’Assemblée, son équipe, les huit présidents de groupes constitués, l’ensemble des députés spécialisés dans les affaires étrangères, ceux chargés des Français de l’étranger, et les députés médecins. Pas une seule réponse !

Ainsi la surdité institutionnelle de vos sentiments dit « démocratiques » mécaniquement auto affirmés, se joint à l’oubli pathologique de mes pseudo-confrères de leur serment d’Hippocrate.

Vous ne vous étonnerez donc pas que, ne demandant aucune aumône, vous receviez en retour ces masques. Heureusement, vous n’y avez pas joint de gants. Il eût été encore plus tentant de vous les renvoyer.

Veuillez croire, Monsieur le député, à l’assurance de notre regard éclairé sur votre représentation.

Pour l’instant, “le silence éternel de ces espaces infinis” ni ne nous effraie, ni ne nous étonne.

Mais si par hasard ce monsieur tombe sur notre lettre au retour d’une commission épuisante, espérons qu’il ne subira aucune mauvaise fracture de cet accident du travail. Car, tout bien compris et tout bien traité, la facture nous en reviendrait sous forme d’impôts augmentés.   Et  finalement, qui paye qui ? Enfin, nous sommes rassurés. Pour l’instant, aucune mauvaise nouvelle ne nous est parvenue.

 

 

 

 

Commentaire (1)

  • Pascal| 27 mai 2020

    UN DÉPUTÉ DÉMASQUÉ
    Savoureux et / mais rageant !
    Merci pour cette incursion souriante dans les méandres d’une communication qui n’en est plus une.

    MARLÈNE SCHIAPPA
    La bonne conscience étouffe ces gens et non l’écoute réelle. Ils sont dans l’inefficacité, propre au nouveau fonctionnement de notre civilisation ; il sont pris dans n’importe quel battage médiatique et de paroles.
    D’autre part, centripète la nana, en effet. Moi moi moi 🙁

    DÉCONFINER L’ESPRIT
    Oui, ce sont des liens qu’il faut créer, recréer, tisser. Puisque les longues veillées au coin du feu ont disparu, remplacées par un parler médiatique uniforme,
    plein de l’uniformisation des dangers et des protections – le contraire de la vie, aventureuse, amoureuse et surprenante -, écouter les vivants et les anciens témoins, dans leur parole mais aussi dans leurs écrits, est devenue très important.

    Inversement, ne plus pouvoir transmettre, est un supplice que l’âge fait découvrir, au travers notre nouvelle civilisation, pleine du fouillis des stéréotypes, appauvrie par l’immédiat et gorgée du sang d’un “argent qui vend”

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