Après l’arrestation du gouverneur Fourgal le 9 juillet dernier, un nouveau gouverneur le remplace. Il s’agit de Mikhaïl Degtariev. Entre ces deux événements, des manifestations importantes avaient sillonné les rues de Khabarovsk en soutien à l’ancien gouverneur, et demandant que celui-ci soit jugé sur place. M. Poutine en a décidé autrement, et le parti LDPR est satisfait : l’ancien gouverneur et le nouveau sont de ses membres.
N’étant ni russes ni spécialistes de politique, notre regard ne porte que sur les apparences, avec en pensée constante l’hypothèse d’extraire la petite Christina du clan Sysoev et de ses turpitudes.
En parlant de corruption en ce lieu, nous visions le jugement d’appel du tribunal qui avait rendu des « droits maternels » à l’assassin du père de l’enfant. Nous le répétons d’autant plus fort que les événements se précipitent. Nous n’accusons pas « en l’air », mais au vu d’un certain nombre d’éléments dont le texte intégral de cet jugement qui est un déni de justice effrayant, sous-tendu par la captation de la petite Christina et de sa part d’héritage.
Et voici que paraît un article éclairant sur le journal Vesti (Les Nouvelles). Son titre : « Une veuve a raconté pour la première fois comment Fourgal a tué son mari »[1]. J’en extrais les points fondamentaux pour nous.
Vers les années 2000 M. Evguéni Zor s’associe avec M. Fourgal pour la construction d’une usine. Un conflit les oppose que M. Zor porte devant les tribunaux. S’ensuivent diverses péripéties juridiques dont Mme Zor évoque les bizarreries suspectes (menaces, interventions pour se contredire, changement d’enquêteur). En 2004 M. Zor doit présenter des documents probants. Il est assassiné la veille. Les tueurs ne sont pas trouvés. L’enquête est rapidement suspendue. M. Fourgal avait été entendu dans cette affaire, mais le dossier a disparu.
Mme Zor et sa famille se réfugient au Canada pour éviter des représailles. Elle poursuit des recherches sur l’affaire, sans résultat, car, dit-elle : « Parce que cela a commencé et s’est terminé à Khabarovsk, il n’y avait rien que nous puissions faire à ce sujet. Nous savions que Fourgal avait de grands protecteurs, des relations. »
Aujourd’hui, le comité d’enquête semble avoir du pain sur la planche en abondance, d’autant que d’autres meurtres ont été rapportés comme ayant des liens avec M. Fourgal.
Aussi regrettables que soient ces événements, nous ne pouvons qu’attendre les conclusions des enquêteurs. Mais nous devons aussi en tirer les conclusions :
Si corruption il y a eu dans cet assassinat et d’autres, elle est passée par les tribunaux locaux.
Les manifestants des jours derniers réclamaient un procès local. On comprend bien pourquoi.
Nous sommes confrontés à un jugement local corrompu.
Nous espérons qu’un bien pour Christina en sortira.
[1] https://www.vesti.ru/article/2431714