CHRISTINA DESSINE

CE 25 mai 2017

Voici, développé, le dessin dont vous avez une partie en page d’accueil. Il faut que je vous raconte son histoire.

Cela se passe le 25 mai 2017 à Khabarovsk (Sibérie orientale). Pour la première fois depuis décembre 2014, et après de nombreuses demandes, toutes refusées par le clan Syssoev, nous avons enfin l’autorisation de rencontrer la petite.

Encore cela ne sera-t-il possible que sous conditions intransigeantes, filmées, avec surveillance d’un de leurs « aides » présenté comme « juriste ». N’ayant vu aucun papier officiel, chacun traduira à sa façon.

Ayant satisfait à ces conditions, Christina nous est « autorisée ». Elle arrive, tenue par le grand-père (celui qui a aidé à dépecer, brûler, jeter aux bêtes dites sauvages – moins que lui et sa fille – les restes de Christophe, le papa de Christina).

Imaginez notre haut-le-cœur ! Notre dégoût…

Mais il faut surmonter cela, pour Christina.

La petite est anxieuse. Elle se demande comment nous parler, comment nous appeler. Ce sera oncle Pierre et tante Barbara (Diadia Pierre et Tiotia Barbara), alors que nous retenons en nous combien nous voudrions être « papa » et « maman ».

Et le miracle se produit : mieux qu’une communication intense avec cette enfant merveilleuse, une communion, n’ayons pas peur des mots. Elle est dans les bras de Pierre (j’aurais tant aimé la prendre moi aussi, mais j’ai le bras en écharpe après un accident).

Christina se met à nous dessiner, et elle se pose au milieu : c’est ce qu’elle écrit en russe :

« Pierre et voici Barbara, de Christina, Khabarovsk ».

Christina regarde Pierre avec attention : « Tu as les yeux verts ». Oui, cette petite a vu ce que peu de gens observent. Quel bonheur !

En haut du dessin, il y a des notes que nous nous mettons. Bien sûr nous avons les meilleures en français, et elle a les meilleures en russe. Et quand Pierre ne s’attribue qu’une faible note, Christina réfléchit, reprend la feuille, et corrige : 3.5.

Merci adorable petite institutrice ! Merci adorable enfant que nous aimons tant !

Et Christina prend la situation en mains : alors que notre rencontre n’était prévue que pour l’après-midi, elle impose au clan qui la maintient de revenir nous voir le soir, et le lendemain avant de prendre l’avion.

Nous partons, chavirés, tout autant de bonheur que de peine.

Le bonheur, nous le portons en nos cœurs. La peine, ce clan monstrueux va vite nous en charger et punir Christina de cette journée.

Cela, nous vous le raconterons plus tard.

Regardez bien ce dessin, faites un geste, diffusez, portez haut, fort, loin ce message, ensemble :

SAUVONS CHRISTINA !