CASTANER LE SENTIMENTAL

LA SAINE ÉMOTION DU SENTIMENTAL

LA SAINE ÉMOTION DU SENTIMENTAL

Je rappelle ici les déclarations reprises partout, de Christophe Castaner en ce 9 juin dernier au micro de RMC et BFMTV présenté par Jean-Jacques Bourdin. Questionné sur des manifestations organisées dans l’après-midi du même jour pour dénoncer les « violences policières », il rappelle qu’elles sont interdites en raison de la crise sanitaire… mais il autorise leur organisation ! Belle moulinette à paroles qui s’emballe sitôt après : « «Les manifestations ne sont pas (autorisées) dans les faits car il y a un décret du premier ministre dans le cadre de la deuxième phase du déconfinement qui interdit les rassemblements de plus de dix personnes. Mais je crois que l’émotion mondiale, qui est une émotion saine sur ce sujet, dépasse au fond les règles juridiques qui s’appliquent. »

Admirons les contorsions, reptations et autres désarticulations. Ah ! Le brave-non brave homme du tout et son contraire !  Ah ! Le sentimentalo-juridique qui émeut-met en rage toutes les polices de France et de Navarre !

Mais au fond, de quelle « émotion saine » parlait-il ? Celle de l’aplatissement (ventral ou pas), de la trouille devant un ordre venu de haut ? Comme les suppositions sont stériles en ce cas, revenons à nos certitudes, ajoutons notre petite musique à ce florilège d’embobinage si mal ficelé.

Il y a quelques mois, ce monsieur avait reçu par des amis obligeants une petite lettre parlant d’une certaine Christina Sion.

Nous attendons-sans attendre qu’il la lise-sans comprendre, qu’il la comprenne-sans agir, qu’il réponde-sans rien dire, et qu’il nous dévoile ses sentiments-juridiques.

Il y a des jours où, sans se sentir policier, on s’oblige à rester policé.

Au fond, que peut répliquer un si grand sentimental-sans mental ?

Rien, car nous n’en attendons rien !

Y’A QUÉQU’UN ?

ET POURTANT IL PARLE

ET POURTANT IL PARLE

Nous sommes saisis d’ébahissement lorsque nous apprenons que le président Macron décroche son téléphone et parle à Jean-Marie Bigard… par l’intermédiaire de Patrick Sébastien. Saisis d’ébahissement, certes, mais pas d’étonnement. Ce président est sourd envers le peuple quand il est anonyme et simple citoyen respectant les lois. Encore pire quand il s’agit de demander au pouvoir de s’intéresser à la plus élémentaire justice qui est de protéger une enfant en grande détresse psychologique. Donc, nous n’avons pas reçu de coup de téléphone présidentiel. Évidemment nous ne sommes pas de jeunes repris de justice de Saint-Martin avec « doigt d’honneur » en prime et nous ne surjouons pas du Bigard.

D’ailleurs nous ne sommes pas seuls à démasquer cette triste mascarade. Je me permets de citer Philippe Bilger, ancien avocat général, ayant apporté son soutien à l’élection d’Emmanuel Macron :

« Pire, parce que Jean-Marie Bigard a poussé un “coup de gueule” en faveur de la “libération” des bars et restaurants, vous prenez la peine de téléphoner à ce monsieur parce que vous avez été informé par Patrick Sébastien de sa charge. Mais où se trouve-t-on ? Dans quel pays, dans quelle démocratie ? Les décisions passent par des personnalités qui n’ont que l’avantage d’être médiatiquement promues et de faire du bruit ? La République résistera-t-elle à ce double jeu, à ce jeu double où le Premier ministre tente de maintenir une normalité dans l’élaboration et la mise en œuvre des décisions et où vous vous plaisez à la subvertir ? Je fais amende honorable. Jamais, au grand jamais, Nicolas Sarkozy, même dans son registre le plus extraverti, n’est tombé dans une telle anomalie. Il lui est arrivé de chanter avec Didier Barbelivien, mais il ne l’a jamais constitué comme cogestionnaire de sa politique !

Les citoyens lambda, eux, attendent, s’impatientent, pour certains désespèrent. Vous les négligez, leur ombre ne vous sollicite pas, les lumières vous attirent trop. [1] »

Après ce point de vue psycho-social, en voici un plus politique de Jean-Claude Coutausse :

« “Ça fout la trouille.” C’est un puissant conseiller de l’exécutif qui le dit. Au sommet de l’État, l’hypothèse de l’émergence d’une figure populiste hors parti, est un véritable objet d’inquiétude, dans la perspective de 2022, alors que la défiance contre le pouvoir s’est encore épaissie pendant la crise sanitaire. “ Un Zemmour, un Raoult, un Hanouna, pourquoi pas une Elise Lucet, qui incarnent chacun à leur manière cette rupture entre le peuple et les élites, peuvent faire irruption dans le jeu et tenter de poursuivre la vague de dégagisme de 2017” [2]».

Mais pour dire les choses crûment, nous sommes loin de ces deux analyses, si justes ou fausses soient-elles. Nous voulons simplement une intervention vers la justice pour sauver une enfant. Nous parlons d’action et de morale. Il semble que cela soit trop pour ce président.

À propos de Christina : la semaine dernière elle a été obligée de venir dans un tribunal de Sibérie, de réciter devant le juge la triste leçon infligée par la vieille folle de haine qui lui sert de grand-mère biologique. Alors la petite, perdue, d’une voix éteinte, tête baissée rapporte en parlant de nous : « Je ne les aime pas… parce que c’est à cause d’eux que ma maman est en prison. ». Il y a peu, elle me disait en se cachant : « Je t’aime aussi. » Obligée de mentir devant un juge à 10 ans. L’éducation Sysoev !

N’écoutez surtout pas, Monsieur Macron ! Il pourrait vous revenir un semblant d’humanité.



[1] https://www.bvoltaire.fr/monsieur-le-president-ecoutez-le-peuple-et-pas-seulement-les-people/

[2] https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/24/emmanuel-macron-face-a-la-peur-des-outsiders_6040568_823448.html