MARLÈNE SCHIAPPA, LE CORONAVIRUS…  CHRISTINA

POUR UNE POUSSINETTE

POUR UNE POUSSINETTE

Avant toute chose, nous voulons remercier toutes les personnes qui soutiennent notre effort pour Christina, leur souhaiter d’échapper à cette épidémie, tant pour eux-mêmes que pour leurs proches. Pendant cette pandémie, si nous ne pouvons pas aider directement, une aide indirecte n’est pas impossible. C’est le moment d’être « égoïste » au sens noble du terme, c’est-à-dire de ne pas surjouer les risque-tout, de ne pas brusquer la chance par des actes inappropriés. Le confinement est une solution peu agréable pour certains, nécessaire pour tous ceux qui n’ont rien à faire dehors. On a parlé de guerre. Si c’en est une, il est déraisonnable de jouer contre son camp en donnant à l’ennemi-virus une occasion de faire une victime de plus qui se hâtera de venir encombrer un lit dans un hôpital déjà surchargé.

Cette période d’épidémie est peu propice aux actions médiatiques concernant Christina, d’où un ralentissement de ce blog. Pour autant, la vie ne s’arrête pas. Nous continuons notre « petit travail ». Aujourd’hui, voici des nouvelles de Marlène Schiappa. Certes, elle a du pain sur la planche. Certes, il est bien de s’occuper des femmes maltraitées, surtout dans des conditions de rapprochement qui peuvent devenir explosives, et sur ce point, il faut la soutenir. Mais tout de même, sa pétulance que d’aucuns qualifieraient d’agitation centripète, son « obsession… de multiplier les points de contact avec les femmes pour ne rien laisser passer [1]» finissent par laisser penser à une jubilation d’exposer à tout-va son fonds de commerce.

Alors, voici le scoop. Le 10 février 2020, jour de sa prestation télévisée avec Éric Zemmour, nous sommes en Russie, mais des amis fidèles – nous en avons beaucoup – remettent directement à Mme Schiappa un résumé de la situation de Christina, avec notre plaidoyer pour le président de la République, ce qui, en d’autres temps, s’appelait un poulet.

Que croyez-vous qu’il arriva ? La poulette, si caquetante par ailleurs, se tint coite. Pas un gloussement, ni vers nous ni vers le coq de la haute basse-cour… du moins si l’on en juge au résultat. Alors que penser de sa mitraillette à indignations ? Qu’elle s’est enrayée ? Que la cible ne lui convient pas ? Que son titre de secrétaire d’État à l’égalité homme-femme lui interdit de déborder ? C’est bien petit, c’est même à ces petitesses qu’on mesure les personnages, dirons-nous, pastichant le jugement du cardinal de Richelieu sur le futur cardinal de Retz.

Allons, un petit effort, Madame la secrétaire d’État. Fouillez le fond de vos poches, retrouvez ce petit poulet qui s’y étouffe, portez-le à votre Chantecler. S’il ne suffit pas à faire lever le soleil, peut-être fera-t-il un effort pour une petite fille française, prise entre la vieille femme haineuse qui poursuit le viol de son enfance et l’alcoolique démembreur du corps de son père. Votre obsession… dites-vous… Si ce n’est pas qu’une posture commode, laissez-la déborder, car, comme vous le déclarez avec raison : « La situation peut dégénérer à tout moment quand on vit avec une personne violente. » Et quand elle ne cesse de dégénérer…

[1] Violences conjugales. Le Parisien, 29 mars 2020.

COMMENT NE PAS S’ÉTONNER ? COMMENT NE PAS S’INDIGNER ?

Elections mars 2020

Elections mars 2020

MÉDECIN CITOYEN

Dans les terribles circonstances déclenchées par l’épidémie de coronavirus bien des questions se posent. Cet article n’est en rien entaché de « politicaillerie » partisane, mais nécessaire lorsque les questions qui se posent touchent la vie et la mort. Je dirai plus bas pourquoi il s’impose dans le blog Sauvons Christina.

Nous avons récemment modifié notre pétition en y mettant les présidents en première ligne. Dans le même temps, nous avions en tête l’évolution du virus et les risques prévisibles. Je dis bien prévisibles, ayant eu à travailler en hôpital lors d’épidémies précédentes ayant lu et médité bien des articles sur la question, et faisant partie des médecins « hors sérail ».

J’ai, comme Français inquiet, écouté le discours de notre président. Je l’ai écouté sur RTL en direct, sur mon ordinateur, avec, devant moi, le journaliste dont les gestes et mimiques en disaient long sur le temps et les digressions qui passaient. Mais peu importe !

Après ce discours, après le maintien des élections municipales et l’annonce qui n’osait pas utiliser le mot confinement ni une durée réaliste, après le report du deuxième tour, comment ne pas s’étonner d’un titre comme : « Le corps médical est devenu la principale opposition à Macron [1]». Le titre est accrocheur, comme le veut la règle pour attirer le lecteur. Oublions-le pour revenir à la réalité du terrain, la seule qui compte pour moi.

Bien des médecins ont prévenu. Certains « chevronnés », d’autres anonymes mais en première ligne. Rémi Salomon, président de la Commission médicale de l’Assistance Publique, implorait de ne pas aller voter. J’en passe tant et plus pour en venir à Mme Buzyn, hier adulée, aujourd’hui vouée aux supplices « politico-lynchistes » après sa déclaration au Monde sur la « mascarade » et autres avertissements négligés… et finalement se roulant à terre dans la poussière qu’elle avait secouée.

Qu’en déduire, hors toute « politique politicienne », mais en argumentant sur la « politique » au sens noble, c’est-à-dire sur la vie de la cité ?

Comme médecin de base je dis que M. Macron a joué avec la vie des Français pour des raisons déplorables en ne reportant pas ces élections. Des raisons électoralistes, certes, mais aussi raisons administratives de pure forme qu’un acte de réel homme d’État aurait dû balayer.

L’occasion était unique de restaurer sa stature. Il l’a manquée. Dommage pour lui, mais surtout, dommage pour nous tous !

CITOYENNE CHRISTINA

Cela posé, nous gardons le texte et l’esprit de notre pétition. Le président reste la personne de première référence, en dépit de ses manques. Notre président, s’il n’a pas le pouvoir de forcer les décisions internes russes, doit tout de même être capable de paroles bienveillantes pour Christina envers le président Poutine. Bien que nous soyons déçus, nous n’oublions pas ce que nous pourrions lui devoir.

C’est pour cela, Monsieur le président, que nous vous prions d’agir, car Christina aussi est en danger mortel, autant moral que physique.

Mais en attendant, Monsieur le Président, de grâce, cessez d’infantiliser les Français, cessez de reporter sur ceux qui ont plus ou moins festoyé avant le confinement, votre colère, juste, mais ne tenant pas compte des réalités.

Vous nous avez conseillé de lire. Sans vous manquer de respect, ma bibliothèque vous attend. Et, avec notre meilleure volonté, nous vous « réciproquons » votre conseil, enrichi d’un avis.

Lisez Le Masque de la mort rouge, d’Edgar Allan Poe, lisez la chronique de Victor du Bled sur La Société dans les prisons de Paris pendant la terreur, cela pour les réactions des foules devant la mort.

Lisez aussi le courrier que nous vous avons envoyé et qui fut si lamentablement traité par vos services. Dans un domaine apparemment différent des courriers médicaux qui vous avaient prévenu de ce qui devait se passer, le nôtre est tout aussi valable. Il y est question de vie et de mort.

Faudrait-il en arriver à ne pas s’étonner que vous négligiez Christina, par indifférence au sort des Français ? Car une petite fille : cela ne compte pas dans les statistiques. Si telle devait être votre pensée, ou le résultat de votre inaction, alors chacun devrait lancer : « Comment ne pas s’indigner ? »

[1] https://www.huffingtonpost.fr/entry/coronavirus-comment-les-medecins-sont-devenus-la-principales-opposition-au-gouvernement_fr_5e70fe21c5b60fb69ddf0bfc

UNE MATINÉE À MOSCOU : NOTRE AMBASSADEUR

Nous avons rencontré à Moscou Monsieur l’Ambassadeur Pierre Lévy qui succède à Mme Sylvie Bermann. Il était accompagné des membres des différents bureaux qui suivent l’affaire de Christina.

Monsieur Lévy nous a accordé bien plus d’une heure d’entretien, ce qui, pour un ambassadeur entré récemment en fonction est un gage d’écoute et de respect pour la vie de Christina.

Certes, Monsieur Lévy connaissait déjà les bases de l’affaire, mais une rencontre physique, au moins au début, permet toujours une approche plus riche qu’un passage par une vidéo, si vivante apparaisse-t-elle. Et puis, reste cette vieille notion de politesse qui, quoi qu’en pensent certains, appartient aux nécessités et à la richesse de notre civilisation.

Ainsi des échanges personnalisés, riches et prometteurs ont pu se distribuer entre nous, dans une ambiance de compréhension, d’écoute, non sans laisser transparaître nos qualités d’humains, préoccupés de la vie d’une enfant, les dossiers ne venant qu’en appui des convictions et des impératifs.

Nous avons senti la profonde préoccupation de notre ambassadeur, et nous savons qu’il va mettre en œuvre les différents moyens à sa disposition. Nous disons bien notre ambassadeur avec une nuance de respect. Et nous disons notre équipe. Ils ont vu, ils savent de première main que nous disons la vérité sur la corruption de Khabarovsk.

Cet adjectif notre, dit possessif, pourrait paraître autant prétentieux que dévalué. Nous l’employons ici dans son aspect le plus valorisant, par ce qu’il présente de communauté de pensée, d’appartenance à un bien qui nous dépasse et nous unit : la vie de Christina. Il reste encore des hommes par qui la République s’élève tout en devenant nôtre.

Mieux vaudrait oublier, si cela était possible, que nous savons – malheureusement – distinguer les vrais hommes, les hommes de terrain, des gratte-papiers à la petite semaine. Disons que les proportions ne sont pas les bonnes, quelles que soient les affaires à traiter. Certes, celle de Christina est grave. Mais elle n’est pas la seule, et c’est ainsi qu’une société perd ses repères, ses certitudes, et ses bases.

Nous subissons un monde qui multiplie les prétendus « sachants » jouant aux mandarins auto-déifiés face aux hommes de terrain, dont l’intelligence est plus réelle, plus active, plus riche. Je n’use pas de l’opposition stérile entre action et pensée ; je me réfère au dommage profond qui résulte de la confusion entre « pensée flottante », et « système action-pensée » par lequel les grandes civilisations se nourrissent. Relire Aristophane et Les Nuées. Rien n’a changé. Dans notre métier, Barbara et moi avons toujours compris et défendu ces derniers contre les pseudo-élites, tout en essayant, autant que possible, de tenir des discours différents, adaptés à la spécificité de chacun, car les contradictions existent, même, et surtout dans le système « action-pensée ». C’est ainsi que Créon et Antigone, ont raison d’avoir leurs raisons et de les mettre en action. Cela n’est pas un programme de lutte des classes, mais de vie réelle. Un petit pas vers le terrain changerait tout, même venant d’un bureau. Un petit pas, mais un vrai, pas une séance de poignées de mains. Encore que, par les temps qui courent, la non-apparition de l’un pourrait bien s’accompagner de la disparition de l’autre.

Pour Christina, un grand merci à notre équipe et à notre ambassadeur.

PÉTITION MODIFIÉE

 

Nous venons de modifier le cadre de la pétition en ligne pour l’adapter à la situation actuelle. En voici les points fondamentaux :

Vous vous rappelez que notre pétition souhaitait aider à un rapprochement technique entre Mme Bermann et Mme Kouznetsova, déléguée aux droits des enfants auprès du Président de la Fédération de Russie. Cette rencontre n’a pas eu lieu. Pourtant ces deux dames s’étaient déjà rencontrées au sujet d’enfants handicapés.

Mme Bermann, notre ambassadrice a quitté son poste, ainsi que les fonctions d’ambassade, pour présider le conseil d’administration de l’Institut des hautes études de la défense nationale. Nous savons qu’elle a fait tout son possible pour aider la justice, et la remercions grandement. Mme Bermann est remplacée par M. Pierre Lévy, dont nous reparlerons dans un article suivant.

Mme Kouznetsova est toujours à son poste, où elle campe sur une position que nous ne pouvons pas partager, à savoir la « non-régulation à l’intérieur des familles » appliquée au cas de Christina. En effet, le principe de base est excellent pour éviter les dérives inverses, telles que l’Europe du nord nous en fournit des exemples. Par contre, la non-ingérence qui confine à l’aveuglement permissif devient un blanc-seing accordé à la légère à toutes les maltraitances intra-familiales et à toutes les corruptions qui les accompagnent. C’est le cas de Christina.

Se murant ainsi, Mme Kouznetsova ignore superbement la maltraitance psychologique intense subie par Christina, sa dégradation intellectuelle et relationnelle, sans oublier le risque physique lié aux délires financiers du clan Sysoev. Une telle position ne peut être admise.

Nous ne mettons pas en doute la qualité maternelle de Mme Kouznetsova, appliquée à ses six enfants. Mais nous ne mettons pas non plus en doute les qualités maternelles de toutes les mères russes qui nous ont accordé leur soutien et ont souhaité que Christina soit avec nous. Une fois de plus, le terrain parle quand les bureaux s’égarent.

Nous ne désespérons cependant pas de rencontrer Mme Kouznetsova, car un face-à-face est toujours plus constructif, qu’il en sorte un pont ou un mur. Mais nous ne nous battons pas pour une place ou une idée, mais pour un enfant et une nécessité vitale.

Donc, notre pétition s’adresse aux deux présidents, français et russe. Au premier, M. Macron, pour lui suggérer de « glisser » un mot à l’oreille de son homologue russe. À celui-ci, pour l’inciter, connaissant le dossier et la clarté prouvée de nos arguments, à le faire étudier par le nouveau procureur général de la Fédération de Russie qui a le droit de faire requérir la cassation du jugement d’appel corrompu qui a redonné des droits maternels à l’assassin du père de Christina.

Nous n’aurions jamais souhaité mettre en jeu et en lumière de telles actions, mais l’injustice d’un côté, et l’immobilisme de l’autre nous l’imposent.

De toute façon, nous allons intensifier le débat. Pour Christina…

Aidez-nous, aidez-la.

 

Pierre et Barbara