NOTRE REGARD SUR L’ÉMISSION DE NRJ12

Autant notre impatience à regarder cette émission fut grande, autant nous avons voulu laisser décanter nos impressions avant d’en écrire le compte-rendu que voici.

Le tournage en avait été  très agréable, et nous avons eu aussi d’excellentes relations avec la rédactrice en chef, toutes personnes que nous remercions, sans oublier, bien sûr les “invisibles” qui concourent au produit fini, et les intervenants directement visibles à l’antenne.

Quant au contenu, donnons-lui d’emblée notre satisfecit. Mais comme rien n’est parfait (ni cet article), nous devons à nos lecteurs un complément, fondé sur la simple vérité que nous vivons.

LA QUESTION DU REPLAY

Il nous a été impossible de relire l’émission. Code d’erreur 224003, malgré différents essais avec variations de paramètres. Nous essayons de trouver une solution avec la production et la chaîne.

DES DÉSACCORDS

À chacun son format

Certains d’entre vous ont été très satisfaits, d’autres ont préféré le reportage préalable paru sur M6. Nous disons “tant mieux” : puisque chacun des reportages obéissait à des critères différents de durée, de format, de localisation, cette pluralité a permis une réflexion augmentée, ce qui est toujours préférable.

Cependant, l’affaire est si large, si complexe qu’aucune émission d’une heure ne pourrait en faire le tour. Je signale que la simple lecture à vitesse accélérée du jugement par le juge a demandé une heure et demie, sans aucune pause. Et le jugement a passé bien des éléments sous silence !

L’émission s’appelant Héritages, ce cadrage obligatoire a pu gêner certains d’entre vous. Toutefois, surtout dans ce cadre, nous aurions aimé mieux entendre quelques précisions :

  • ‘Que cet héritage (non en cours) n’a rien à voir avec un héritage “normal”, après un décès “normal”,  associé à un conflit intrafamilial comme la deuxième partie de l’émission en présentait un bel exemple.
  • Que l’assassin, Dina Sysoeva, a tué le père de leur fille et en a dispersé les restes, pour recevoir cet héritage, après dix ans de présomption d’absence, par l’intermédiaire de Christina, toujours mineure.
  • Que le clan Sysoev, qui maintient sa pression sur Christina, poursuit le même plan que leur fille Dina, avec les trois mêmes composantes :
    • la haine envers Christophe
    • l’attrait de l’argent de l’héritage dû à Christina,
    • l’omniprésence de l’amant français, Olivier, dont le prénom a été prononcé, comme il l’est ouvertement dans les émissions russes, le nom en plus.
  • Et que ce comportement toujours affirmé, n’a rien à voir avec un “scénario de Barbara” comme un commentateur l’a maladroitement énoncé. Les seuls scénarios de l’affaire nous ont été imposés depuis l’assassinat de Christophe, jusqu’au “kidnapping légalisé” dont bénéficie le clan Sysoev, ainsi que notre combat pour adopter Christina.
  • Que, jamais nous n’avons cherché un héritage, car Christina vient en premier, en tant que filleule qui doit être préservée de ces prédateurs.

L’illustration par film et le le dialogue ont pu se superposer de façon discordante.

Ainsi, lorsque le commentaire reprend l’idée que Christophe aurait acheté l’appartement de Moyka parce que Christina le dérangeait  dans son travail à Tverskaya, (le mensonge du clan Sysoev) il faut savoir que le film a été tourné à Moyka où Christophe s’occupait de Christina aussi souvent que possible. L’image montre bien la relation aimante du père et de la fille.

La “sévérité” de la condamnation

Ici encore, nous trouvons cette affirmation inappropriée. Car la réalité est la suivante :

  • Le procureur avait demandé 20 ans.
  • Le juge a condamné à 9 ans pour l’assassinat, et 5 ans pour le vol par faux et usage de faux,
  • Donc, 14 ans en théorie. Mais l’assassin a bénéficié de 3 ans… car elle a un enfant !
  • Sévérité ?

DES ZONES FORTES

Le profil de Dina a été clairement marqué : celui d’une aventurière en chambres (le pluriel s’impose) de bas étage, ayant enfin trouvé le pigeon idéal : étranger, riche, seul, sans enfant, désirant plus que tout fonder une famille.

L’intervention d’Irina Kolpinskaya, la responsable de l’enquête criminelle

Citons sa dernière phrase : ” J’espère que la petite pourra partir vivre en France. Car je pense que c’est ce qu’il y a de mieux pour elle.”

Cette phrase s’intercale entre une séquence “financière” à sa majorité et notre souhait d’adoption, évidemment le plus vite possible. Comment l’interpréter réellement ? Il est difficile d’imaginer qu’Irina, responsable d’enquête criminelle, se préoccupe à ce point de l’avenir d’un enfant dans huit ans.

D’un autre côté, il lui était difficile, en tant que personnalité officielle de l’enquête, de mettre son doigt entre l’arbre et l’écorce. Pourtant elle sait beaucoup de choses. Alors, de la même façon qu’il est souvent nécessaire de lire entre les lignes, il faut aussi entendre entre les paroles.

EN CONCLUSION

Un grand merci à NRJ12 et à la production. Malgré ces critiques nous avons apprécié la qualité du travail et le sérieux général de l’information, qui est loin d’être facile dans une affaire aussi touffue.

Nous poursuivons notre travail et notre quête, car la vie de Christina est en jeu. Ce qu’il en sera… ? L’avenir le dira.

 

 

 

 

UN COMMENTAIRE POUR HÉRITAGES SUR NRJ 12

INTRODUCTION

Parmi divers appels et courriels nous avons reçu un commentaire qui nous a paru très intéressant, au point de le mettre en évidence comme article à part entière. D’abord parce qu’il établit une comparaison avec l’émission de M6 qui va à l’encontre des autres. Ensuite parce qu’il repose en toute logique des points fondamentaux que nous développerons et prouverons dans la chronique que nous publierons dès que l’affaire aura atteint un point critique.

Ce commentaire devenu article sera complété par le nôtre dans les jours suivants.

Pierre et Barbara

L’ARTICLE

Nous avons regardé avec attention l’émission de NRJ 12, diffusée le jeudi 6 juin.
Nous l’avons trouvée moins bien montée que le reportage de la chaîne M6.
Il n’en demeure pas moins qu’on se retrouve aux prises à la fois :
· Avec l’innommable du crime concerté
· Avec le vol
· Avec même le mystère de l’enfant (comment a-t-elle pu vivre tout cela… )
· Et maintenant, avec tout ce déni de justice (et de raison ?) concernant l’entretien d’une vie juste ; celle de l’enfant.
Ce que vous vivez a quelque chose d’épouvantablement dur.

Pour ce qui concerne le destin de l’enfant – hormis l’horreur propre du personnage de sa mère ! – quel avenir, maintenant ?
J’ai trouvé que l’émission insistait beaucoup trop sur l’aspect financier (ces “5 millions”) ; or ça ne constitue que le recel du passé. Au regard de la vie qui se poursuit, c’est peu intéressant.
Car la vie qui importe (celle de Christina) est à présent “rayonnée”, de fait, dans un emprisonnement psychologique et moral – sans doute un étouffement. À moins que cette petite ne garde intacte en elle, par la grâce de Dieu, une force morale (ou plutôt un sursaut pour sa propre sauvegarde), qui fera qu’elle désirera rejoindre votre foyer. Mais même si elle le désirait, qu’elle impitoyable justice que celle où rien n’est fait pour la vie !

La situation de toute cette problématique est rendue encore davantage douloureuse par la construction, dans le temps, d’un être désormais forcément ravagé – si ce n’était votre lumière et le souvenir de son père.
Cependant que de souffrance encore et d’allongements devant !

On COMPREND que si la justice russe ne désavoue pas le couple des grands-parents maternels, cela constituera une double peine pour vous ; par un ricochet dans le temps du comportement de la mère à celui de ses parents : même motif (financier), même emprise de non-amour, etc.
Toutes mes idées (dans la représentation que je me fais de la vie) saignent à cette évocation.
On COMPREND enfin que :
· Christina a 10 ans ;
· Sa mère sortira probablement de prison dans 6 années, lorsque Christina aura 16 ans.
· Christina ne sera véritablement maître de son destin (c’est-à-dire habilitée à décider) que lors de sa majorité, à 18 ans.
Si bien que de 16 ans à 18 ans, comment va-t-elle pouvoir encore évoluer ?
En tout état de cause, un drame est déjà suspendu si, dès maintenant, vous n’obtenez aucun gain de cause. Quelle adolescence est donc préparée à cette enfant ?

Les éléments dramatiques ne se situent pas du côté de l’argent.
Mais du côté de la vie et l’avenir de cette petite fille, que la justice russe risque de cantonner à un moisissement familial absurde (*) et terrible.

*Absurde, car les grands-parents sont complices du meurtre du père, par intérêt, et n’ont fait preuve d’aucun amour envers la fillette, − l’exact contraire ; tout le laisse supposer.

Inversement, si le bon sens psychologique l’emportait, quelle lourde tâche serait la vôtre, – quoique vous soyez taillés pour l’accomplir. Quel rapport, humain et acide tout à la fois, en perspective ! Redonner la confiance au cœur de cette enfant. Tandis que de ce grand idéal jaillira encore de l’amour. Et ce sera peut-être celui que vous pourrez donner.
On COMPREND que, puisque Christina n’a encore que 10 ans, c’est encore possible. Tandis que à 12 ans ou à 13 ans, ce sera très dur ; et par la suite (si le bon sens l’emportait), de plus en plus difficile.

Je me suis aventuré à exprimer des analyses que vous êtes mieux fondés que moi à formuler ; et qui n’auront peut-être eu pour effet que d’enfoncer davantage le couteau dans la plaie. Veuillez alors m’en excuser.
Mais nous sommes en face d’un drame humain tellement immense qu’il mérite d’être considéré dans toute sa réalité.

Recevez en tous les cas l’expression de notre compassion,

Pascal et Aude